Mes deux humains préférés trouvent que je grandis trop vite. Ma maîtresse en particulier s’en plaint à voix basse et en cachette, mais j’ai l’oreille bien plus fine qu’elle ne l’imagine.
« Il a doublé depuis deux mois… j’espère qu’il arrête bientôt »
« Évidemment côté cerveau, on est comblé » Ben c’est cela, je grandis, je comprends vite et bien, je pète le feu et ne serai peut-être pas si miniature que prévu… À suivre.
Ma maîtresse et moi allons souvent marcher autour de la maison ou vers la forêt. Quand nous sortons le matin, soit la rosée, soit une pluie durant la nuit a mouillé la pelouse et en deux minutes je suis trempé. Même si mes humains trouvent que je grandis trop vite… je ne suis ni gros, ni grand. Je pèse 4 livres. Mouillé, j’ai l’air d’une sauterelle.
Mais bon j’adore sortir, courir, tout sentir, chercher des grenouilles sur le bord du lac, ramasser des branches, les mâchouiller, courir encore, fouiner dans les fleurs. Un monde de plaisirs.
L’autre soir, mes humains rentraient de je ne sais où, et j’avais passé quelques heures seul, donc « Elle » (ce sera une manière de plus de désigner ma maitresse) est venue se promener dehors avec moi. Il y avait une pleine lune qui éclairait les alentours. J’ai senti une présence et me suis approché avec l’envie de me faire un nouvel ami… mais « Elle » a réagi au quart de tour: on s’éloigne vite et en silence !!! Pas de nouvel ami!!! Dommage. Ma maîtresse m’a expliqué que ce bel animal noir et blanc n’était pas du tout fréquentable: une mouffette.
La nuit ce serait très dangereux pour moi de sortir seul dans notre coin. Il y a des chouettes rayées qui me verraient comme un amuse-gueule, ou des renards, ou pire des coyotes qui m’avaleraient en une bouchée.
Comme on dort les fenêtres ouvertes, on les entend hurler parfois ces coyotes et je peux vous dire que je suis ravi de pouvoir me cacher sous les couvertures… leurs hurlements donnent froid dans le dos.